Hollywood et les tubes de la musique classique
Carmina Burana de Carl Orff, Adagio de Barber, Nocturne en mi bémol de Chopin… Pourquoi entend-on toujours les mêmes tubes dans les films hollywoodiens ? Une tendance récente montre également que de nombreux jeux populaires, y compris certains du monde des casinos en ligne, mettent en vedette ces evergreens. Sur sansdepot.ch, par exemple, vous pouvez les essayer facilement avec la possibilité de gagner en utilisant un bonus sans dépôt. Alors, encore une fois, pourquoi entendons-nous toujours les mêmes tubes dans les films hollywoodiens ? C’est la question posée par le magazine américain Slate il y a quelques jours, dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube. Et la journaliste de regretter le rôle des conseillers musicaux, formés à associer aux images des musiques adéquates à l’ambiance de telle ou telle scène, mais qui ne font clairement pas de la musique classique leur priorité. Une utilisation selon elle abusive, et qui font de ces tubes de grossières caricatures où créativité et recherche expérimentale n’ont plus leur place.
Certes, il y a sans doute du vrai dans cela… Mais ces arguments ne sont-il pas un peu trop réducteurs ? Il est facile de se focaliser sur ces tubes, puisque ce sont des tubes facilement repérables, mais pour les oeuvres un peu moins connues, on y fait forcément un peu moins attention, puisqu’elles sont moins connues… Souvent, c’est par de tels tubes que les néophytes arrivent à mettre un pied dans l’univers de la musique classique, ce qui est plutôt une bonne chose en soi, non ? C’est aussi mettre de côté les réalisateurs qui accordent une grande importance à la musique dans leurs films, et qui ne laissent pas faire n’importe quoi. Les exemples sont innombrables… Citons Révélations de Michael Mann (1999), qui utilise avec merveille Litany du contemporain Arvo Pärt, Shutter Island de Martin Scorcèse (2010) qui fait entre autres appel à John Adams et Penderecki, ou encore l’utilisation subtile de la grandiose Symphonie n°9 de Mahler dans Birdman (2015) du Mexicain Alejandro González (> lire notre chronique à ce sujet). Ce ne sont que trois exemples parmi des centaines, où des films à Oscars s’emploient à faire un travail un peu plus original que d’autres avec la bande-son.
Commencer la vidéo de Slate avec la scène d’ouverture de 2001 de Stanley Kubrick (1968) – l’une des plus cultes dans toute l’histoire du cinéma – avec le fameux Also sprach Zaratoustra de Richard Strauss est aussi un peu regrettable, et même malhonnête, quand on connaît l’importance du rôle de la musique classique dans les films de cet immense réalisateur, et son utilisation audacieuse de pièces contemporaines, par exemple, l’angoissant Lux Aeterna de Ligeti. A moins que ce ne soit le contre-exemple pour contraster avec la suite de l’argumentation ? Ce n’est pas clair…
Et puis, utiliser Carmina Burana ou le Requiem de Mozart à l’infini, n’est-ce pas d’une certaine façon souligner l’intemporalité de ces musiques géniales ? Une façon de prouver que leur force expressive est inépuisable, et adaptable à toutes sortes de situations différentes ? D’ailleurs, voilà qui conforte quelque part la thèse de Schopenhauer pour qui la musique précède le monde, c’est-à-dire que ce n’est pas elle qui décrit une scène, ou un paysage, mais que c’est la scène ou le paysage qui révèlent la puissance intrinsèque et abstraite de cette musique. Mais là, je vous l’avoue, on entre dans un débat plus philosophique qui risquerait de durer un certain temps ! N’hésitez pas en tout cas à donner votre avis, en commentant sous cet article, pour nourrir le débat.