Carmina Burana, meilleure porte d’entrée dans l’univers du classique?
Pour faire découvrir le classique à un néophyte… par quoi commencer ? S’il a l’esprit curieux, libre de tout préjugé, ça ne doit pas être bien compliqué, le répertoire est d’une telle richesse que y’en a pour tous les goûts, du chant grégorien aux symphonies de Penderecki, en passant par Bach, Mozart, Chopin ou Tchaikovski… Oui, mais on commence par qui, Chopin ou le chant grégorien ? Chez les amateurs de classique, certains n’écoutent que du baroque, d’autres que du romantique, d’autres encore que de la musique pour piano… pas facile de prédire ce qui va plaire à une oreille ou à une autre!Il est pourtant, je crois, une oeuvre capable de rassembler les foules, et de vraiment faire aimer le « classique », même si d’un point de vue musicologique, l’oeuvre n’a rien de classique : je pense à Carmina Burana du compositeur allemand Karl Orff, une vaste oeuvre énergique, peu complexe, et bourrée de rythmes entraînants, écrite en 1934 pour choeur et orchestre sur des textes de chansons gaillardes et des poèmes païens du XIIIe siècle… Bon, ok, ça fait 8 siècles, le manuscrit originel a sans doute pris un peu la poussière, mais la musique, elle, n’a « que » 78 ans!Pourquoi l’oeuvre est susceptible de parler à un large public ? Par son rythme hypnotisant déjà, élément primordial dans la musique de Karl Orff, mais aussi sa masse chorale et orchestrale ; c’est une oeuvre qui « en jette » et qui en met met plein les oreilles… Et puis, sa succession de courts mouvements (25 au total) en font une oeuvre facile à suivre, avec des mélodies simples inspirées notamment de compositeurs de la Renaissance.
Et plutôt que de l’écouter en disque, où le rendu est nettement moins impressionnant qu’en « live », une superbe occasion s’offre à vous, chanceux Parisiens : 300 artistes seront réunis au Cirque d’Hiver à plusieurs dates en mai pour interpréter ce monument musical du 20e siècle (dont vous connaissez sûrement – j’en mets ma main au feu – le célébrissime « O Fortuna », rabâché dans d’innombrables films, publicités, et autres évènements sportifs), sous forme de spectacle grandiose avec musique, danse et mise en scène.
Tous seront placés sous la direction de Jean-Philippe Sarcos, fondateur de l’Académie de Musique et qui fait beaucoup pour populariser la musique classique depuis des années, auprès des jeunes notamment, dans une mise en scène orchestrée par Michel Ormières et une chorégraphie originale signée Fanny Coulm. Il y aura même des solistes de luxe, avec la participation de Magali Leger (soprano), Philippe Talbot (ténor) et Kristian Paul (basse).
Du 12 au 31 mai, au Cirque d’Hiver, 75011 Paris. Renseignements et réservations sur www.academie-de-musique.com